Il y avait autrefois un garçon qui vivait dans une vallée ouverte aux quatre vents.
Un jour, une grande bourrasque s’était levée — brutale, soudaine, pleine de bruit. Elle lui avait fait peur.
Depuis ce jour-là, chaque fois que le vent se levait, il se mettait à le fuir. Il calfeutrait les fenêtres, bloquait les portes, plaquait les volets. Il mettait des pierres sur le toit, des sacs de sable devant la maison.
Le vent, pourtant, revenait. Parfois doucement, parfois en tempête.
Et le garçon redoublait d’efforts pour l’empêcher d’entrer. Il croyait que s’il retenait assez fort, le vent finirait par se lasser.
Mais un soir, malgré toutes les protections, une rafale s’engouffra. Elle fit claquer une fenêtre, puis tout le reste s’ouvrit en grand.
Et là, il ne se passa pas ce qu’il craignait.
Le vent entra, oui. Il fit voler les papiers, les rideaux, les feuilles mortes oubliées. Il souleva la poussière dans les coins.
Et puis… il repartit.
Quand tout fut calme, le garçon se rendit compte que la maison respirait. L’air était plus frais. Plus léger. Quelque chose s’était déplacé.
Ce soir-là, il comprit une chose : On ne retient pas le vent. Mais on peut lui ouvrir, le laisser passer… et apprendre de ce qu’il emporte avec lui.